À l'attention de Monsieur
Adresse
75000 Paris
Ville, le 15 juin 0000
Monsieur,
Forte de quinze années d'expérience en édition spécialisée et professionnelle, j'ai l'honneur de me porter candidate au poste de Responsable de collection que vous présentez sur les sites de
Rouée aux techniques d'études de lectorat et de veille concurrentielle, j'appuie mes propositions de nouveautés sur une bonne connaissance du marché afin que chaque ouvrage remplisse les meilleures conditions de succès. Il me serait fort agréable d'appliquer mes connaissances et mon savoir-faire, ainsi que mon esprit d'analyse au domaine des guides
Très attachée aussi à la qualité des ouvrages des dont j'ai la responsabilité, je veille personnellement au style et excelle en réécriture ouvrages. Mes propres qualité rédactionnelles s'expriment également dans tous types d'argumentaires commerciaux et de dossiers de presse.
Je serais très heureuse d'intégrer la dynamique équipe des éditions
(signature manuscrite scannée)
,
Impression générale
Dans le secteur de l'édition, il n'est pas rare que les candidats soignent leur lettre de motivation, car c'est un premier élément attestant leurs capacités rédactionnelles. Or, celle-ci regroupe fautes et répétitions indignes d'une responsable éditoriale revendiquant onze ans d'expérience professionnelle : répétitions des "et" au deuxième paragraphe et "ouvrages" à l'avant-dernier paragraphe. L'expression "mes propres qualité" prend un "s", il manque un "d" entre "réécriture" et "ouvrages". Un peu génant lorsque la candidate déclarer exceller dans la réécriture et apporter un soin particulier à la qualité de ses éditions. Cependant ce courrier a retenu l'attention du recruteur. « Celle-ci a tout de suite retenu mon attention, car elle tisse sa toile ligne après ligne, explique une consultante en recrutement chargée de recruter une directrice de collection. Elle est redoutablement efficace. »
Introduction
Une introduction on ne peut plus classique. « À la lecture de cette première phrase, j'ai failli jeter la lettre, se souvient la consultante. L'expression 'j'ai l'honneur de me porter candidate' est anachronique ! Dans Balzac, j'adore mais pas ici. Comprenez-moi : le futur directeur de collection que nous cherchons devra juger des milliers de textes destinés au grand public écrits par des auteurs extérieurs pour une collection de guides pratiques. Il doit lui-même 'sentir' le poids des mots, repérer les lourdeurs de style, proposer des améliorations. S'il écrit de façon surannée, j'ai des doutes quant à sa capacité à faire travailler des auteurs. Mais j'ai relativisé mes craintes car cette candidate possède tout de même des atouts solides. »
Corps du texte
« Sa validation des acquis a fait la différence, explique la consultante. Nous sommes une PME et savons pertinemment qu'un diplômé du master édition de l'ESCP-EAP ou d'une prestigieuse école de journalisme préférera postuler chez un grand éditeur plutôt que chez nous. Même si la mission que nous proposons est dix fois plus riche, car le directeur de collection est le numéro 2 de l'entreprise. C'est ainsi' Quoi qu'il en soit, nous espérions attirer des universitaires, plus modestes que des diplômés d'écoles. Cette candidate est à la fois expérimentée et bientôt diplômée d'une très bonne formation universitaire, c'est parfait. » La candidate choisit le présent pour décrire ses compétences, ce qui rend ses explications vivantes. « J'apprécie beaucoup les passages sur ses savoir-être, précise la consultante. Certes, elle n'apporte pas de preuves tangibles sur ses affirmations d''enthousiasme', de 'diplomate' et d'attitude 'constructive', mais leur simple évocation prouve qu'elle a du recul par rapport au poste.»
Sa remarque finale sur sa capacité à rédiger « tous types d'argumentaires commerciaux et de dossiers de presse » a également fait mouche : « Elle connaît le métier, elle sait qu'on demande aujourd'hui à un directeur de collection de coopérer avec le commercial. Ce que beaucoup refusent, car ils estiment que vendre n'est pas leur domaine. Au contraire, elle propose ses services, ce qui est un bon point pour elle. »
Fin
La formule de politesse est incomplète (il faut écrire « je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées »). « Comme pour l'accroche, cette erreur m'a chiffonnée. Mais j'estime que tout le monde est perfectible' », relativise la consultante.
Conclusion
« Sa lettre très convaincante nous a donné envie de la rencontrer, ce que nous n'aurions pas fait si nous n'avions reçu que son CV, expliquent la consultante et son client. Nous devons la tester en entretien sur plusieurs critères : saura-t-elle s'adapter à une PME, elle qui n'a travaillé que dans des grands groupes prestigieux ' A-t-elle conscience des concessions qu'elle devra faire ' Quelles affinités a-t-elle avec les sujets de nos guides ' Sa lettre n'aborde pas du tout ces questions. »
Dans le secteur de l'édition, il n'est pas rare que les candidats soignent leur lettre de motivation, car c'est un premier élément attestant leurs capacités rédactionnelles. Or, celle-ci regroupe fautes et répétitions indignes d'une responsable éditoriale revendiquant onze ans d'expérience professionnelle : répétitions des "et" au deuxième paragraphe et "ouvrages" à l'avant-dernier paragraphe. L'expression "mes propres qualité" prend un "s", il manque un "d" entre "réécriture" et "ouvrages". Un peu génant lorsque la candidate déclarer exceller dans la réécriture et apporter un soin particulier à la qualité de ses éditions. Cependant ce courrier a retenu l'attention du recruteur. « Celle-ci a tout de suite retenu mon attention, car elle tisse sa toile ligne après ligne, explique une consultante en recrutement chargée de recruter une directrice de collection. Elle est redoutablement efficace. »
Introduction
Une introduction on ne peut plus classique. « À la lecture de cette première phrase, j'ai failli jeter la lettre, se souvient la consultante. L'expression 'j'ai l'honneur de me porter candidate' est anachronique ! Dans Balzac, j'adore mais pas ici. Comprenez-moi : le futur directeur de collection que nous cherchons devra juger des milliers de textes destinés au grand public écrits par des auteurs extérieurs pour une collection de guides pratiques. Il doit lui-même 'sentir' le poids des mots, repérer les lourdeurs de style, proposer des améliorations. S'il écrit de façon surannée, j'ai des doutes quant à sa capacité à faire travailler des auteurs. Mais j'ai relativisé mes craintes car cette candidate possède tout de même des atouts solides. »
Corps du texte
« Sa validation des acquis a fait la différence, explique la consultante. Nous sommes une PME et savons pertinemment qu'un diplômé du master édition de l'ESCP-EAP ou d'une prestigieuse école de journalisme préférera postuler chez un grand éditeur plutôt que chez nous. Même si la mission que nous proposons est dix fois plus riche, car le directeur de collection est le numéro 2 de l'entreprise. C'est ainsi' Quoi qu'il en soit, nous espérions attirer des universitaires, plus modestes que des diplômés d'écoles. Cette candidate est à la fois expérimentée et bientôt diplômée d'une très bonne formation universitaire, c'est parfait. » La candidate choisit le présent pour décrire ses compétences, ce qui rend ses explications vivantes. « J'apprécie beaucoup les passages sur ses savoir-être, précise la consultante. Certes, elle n'apporte pas de preuves tangibles sur ses affirmations d''enthousiasme', de 'diplomate' et d'attitude 'constructive', mais leur simple évocation prouve qu'elle a du recul par rapport au poste.»
Sa remarque finale sur sa capacité à rédiger « tous types d'argumentaires commerciaux et de dossiers de presse » a également fait mouche : « Elle connaît le métier, elle sait qu'on demande aujourd'hui à un directeur de collection de coopérer avec le commercial. Ce que beaucoup refusent, car ils estiment que vendre n'est pas leur domaine. Au contraire, elle propose ses services, ce qui est un bon point pour elle. »
Fin
La formule de politesse est incomplète (il faut écrire « je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées »). « Comme pour l'accroche, cette erreur m'a chiffonnée. Mais j'estime que tout le monde est perfectible' », relativise la consultante.
Conclusion
« Sa lettre très convaincante nous a donné envie de la rencontrer, ce que nous n'aurions pas fait si nous n'avions reçu que son CV, expliquent la consultante et son client. Nous devons la tester en entretien sur plusieurs critères : saura-t-elle s'adapter à une PME, elle qui n'a travaillé que dans des grands groupes prestigieux ' A-t-elle conscience des concessions qu'elle devra faire ' Quelles affinités a-t-elle avec les sujets de nos guides ' Sa lettre n'aborde pas du tout ces questions. »