Critiquer votre manque d’expérience, attaquer vos prétentions salariales, douter de votre maturité, … voici quelques unes des objections dont les recruteurs se servent pour vous tester en entretien d’embauche. Comment réagir et quels arguments avancer ? Nos conseils pour élaborer la meilleure des réponses.
« Vous n’avez pas suffisamment d’expérience »
Si le recruteur vous adresse cette remarque au cours d’un entretien, cela signifie que le critère d’expérience n’est pas aussi essentiel que l’offre d’emploi le laisse croire.
S’il était à la recherche d’un candidat avec un nombre d’années d’expérience très précis, celui-ci ne vous aurait pas reçu en entretien après lecture de votre CV. « Lorsqu’un recruteur libelle une offre d’emploi, il mentionne des critères objectifs et subjectifs, rappelle Yasmina Hardi, fondatrice du cabinet Hay Coaching Carrière. Si l’obtention d’un diplôme ou la maîtrise d’une technicité font partie des éléments essentiels, ce n’est pas forcément le cas du nombre d’années d’expérience. »
Plutôt que de vous offusquer, prouvez que votre manque d’expérience ne sera pas un frein à la bonne tenue du poste. « Lorsque je fais cette remarque, je m’attends à ce que le candidat vende ses compétences et me donne des exemples de réussites professionnelles », confirme Cécile Boulaire, consultante chez Manageria.
« Votre formation n’est pas assez solide »
Vous avez entendu cette phrase des bonnes dizaines de fois sans jamais savoir comment y répondre. « La meilleure manière de réagir est de demander au recruteur en quoi cet éventuel déficit serait préjudiciable à la bonne réussite du poste, estime Philippe Buyens, directeur du réseau Guy Hoquet l’Immobilier. Car si certains métiers requièrent des compétences techniques que seules les écoles peuvent enseigner, d’autres s’apprennent plutôt en entreprise, sur le terrain. »
Pour étayer votre propos, puisez dans vos expériences professionnelles. Expliquez, exemples à l’appui, que vous avez déjà mis en pratique les connaissances acquises durant votre formation.
Si votre interlocuteur reste sceptique, compensez par votre soif d’apprendre. « En fonction de la date de début du contrat, le candidat peut proposer au recruteur de consolider ses acquis en suivant une formation supplémentaire », précise Yasmina Hardi.
Dernière carte à jouer : la période d’essai. Suggérez au recruteur de juger vos aptitudes durant cette étape test.
« Vous manquez de maturité »
Il n’est pas rare que Cécile Boulaire fasse cette objection. Et pour cause : « je rencontre régulièrement des jeunes candidats qui oublient d’apporter des papiers importants, qui ont un niveau de langage familier ou qui arrivent en retard aux entretiens », raconte-t-elle.
D’où l’intérêt de parfois remettre les points sur les i . Pour autant, l’objectif de cette remarque n’est pas de déstabiliser ces candidats. « Mais plutôt de voir s’ils sont réceptifs à la critique, s’ils font preuve d’ouverture d’esprit et s’ils savent se remettre en question », poursuit la consultante.
Pour éviter d’avoir à répondre à ce type de remarque, le mieux reste encore d’adopter une posture professionnelle dès le début de l’entretien. Et, a fortiori, de démontrer qu’on peut être jeune sans pour autant être immature ou crédule.
« Vous n’avez jamais dirigé une équipe »
Cette remarque peut être reçue comme un coup dur lorsque vous briguez justement un poste de manager. Quoique difficile, le défi n’est toutefois pas impossible à relever.
« Un candidat peut ne pas avoir occupé un poste de manager mais avoir quand même encadré une équipe de travail dans sa sphère professionnelle ou personnelle », souligne la fondatrice du cabinet Hay Coaching Carrière.
Si, lors de votre précédent poste, vous avez accompagné un stagiaire sur un projet et que vous lui avez transmis une partie de vos connaissances, mettez cette expérience en avant.
Si, dans le cadre de vos loisirs, vous avez été amené à chapeauter un projet associatif, parlez-en également à votre interlocuteur. Précisez les obstacles que vous avez su déjouer : s’affirmer tout en faisant preuve de souplesse, gagner la légitimité de meneur, déléguer des missions…
Pour convaincre définitivement le recruteur, évoquez comment vous avez su démontrer les qualités de savoir-être nécessaires à tout bon manager : capacité d’écoute, résistance au stress…
« Vos prétentions salariales sont trop élevées »
« C’est une remarque que j’ai l’habitude de faire aux candidats qui reviennent d’expatriation et qui sont en décalage avec le marché et ses niveaux de rémunérations », explique Cécile Boulaire.
Par cette objection, les recruteurs attendent de vous que vous fassiez preuve de souplesse. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux annoncer une fourchette de salaire plutôt qu’un chiffre précis.
Si, malgré vos âpres négociations, le salaire que vous propose votre futur employeur n’est pas en adéquation avec vos attentes, optez pour une autre stratégie. « Le candidat peut demander à ce que son salaire soit revu à la hausse à l’issue de sa période d’essai ou après six mois d’activité, soumet Yasmina Hardi. Les recruteurs préférant payer après avoir vu le candidat faire ses preuves plutôt qu’avant… »